La psychanalyse
Voyage dans la vie psychique consciente et inconsciente
La psychanalyse est une technique de soin basée sur une investigation profonde du psychisme.
L’objectif est de permettre le mieux-être d’esprit.
Un esprit dans un corps sain ! Voilà un magnifique programme lors d’une analyse. Et, personnellement, il me semble incontournable de ne pas relier les deux !
L’analyse permet l’investigation de notre histoire personnelle à partir des rêves, actes manqués et associations d’idées. Sur le divan, le patient met à jour, par la parole, les racines de sa souffrance… et s’en libère.
La psychanalyse est fondée sur la verbalisation aussi complète et libre que possible, sur l’écoute des souvenirs, des rêves, des associations d’idées ou d’images qui viennent spontanément à l’analysant et permettent de reconstituer son histoire psychique.
Le travail analytique permet d’une part une amélioration de notre vécu actuel : l’individu débloque peu à peu les entraves à son équilibre interne.
Il permet d’autre part, pour ceux et celles concerné(e)s, de se défaire peu à peu des vécus traumatisants durant l’enfance, oubliés ou non, lorsque leurs influences néfastes s’expriment toujours dans le présent à travers des symptômes qui sont propres à la personne.
Il s’agit de se s’affranchir de l’action d’un inconscient obscur et puissant, et des symptômes, dont le sens caché peut être dévoilé, de contourner des résistances par une forme de partenariat entre l’analysant (le patient) et l’analyste (le thérapeute).
En dévoilant les sens cachés de ses conduites, la technique psychanalytique permet au sujet conscient de devenir maître de ses actes.
Dans ma pratique, je préfère rendre libre la régularité des séances et ne pas imposer le rythme habituel d’une séance/semaine. Les séances peuvent donc être espacées de 2 semaines à 1 mois, et faciliter ainsi le budget investi.
Elle concerne toutefois des patients volontaires, rigoureux et capables d’introspection.
De son côté, le psychanalyste doit avoir suivi une analyse, et être lui-même en analyse de contrôle auprès d’un autre psychanalyste: cette supervision lui permet de conserver de la distance en mettant des mots sur ce que son patient lui fait vivre.
En dehors de la psychanalyse, différentes méthodes peuvent nous aider à éclairer cette face cachée. L’hypnose fait partie de ma pratique pour ceux et celles qui le souhaitent (hypnothérapie analytique)
L’hypnose : Une méthode pour découvrir notre inconscient
Dans les années 1940, Milton H. Erickson a révolutionné le monde de la psychothérapie en concevant l’inconscient non plus seulement comme une source de conflit, mais aussi comme un « réservoir de solutions ». Pour le psychiatre et hypnothérapeute américain, la modification de l’état de conscience permet en effet de contourner nos résistances pour accéder à un stock de ressources et de capacités oubliées. Libre, imprévisible et créatif, l’inconscient peut alors explorer d’autres chemins, de nouvelles possibilités d’être soi…
L’état hypnotique permet d’accéder à un champ de conscience élargie, de rendre possible la rencontre du conscient et de l’inconscient, afin de vivre une véritable libération intérieure.
Quelques concepts-clés de la psychanalyse
Le fondateur, Freud, à la charnière des XIXe et XXe siècles élabora une théorie selon laquelle notre psychisme contient une partie enfouie, l’inconscient, où affluent nos pulsions et s’enfouissent nos refoulements.
Les pulsions : la pulsion de vie et la pulsion de mort.
Dans les pulsions de vie, on compte la pulsion d’auto conservation, la pulsion sexuelle. Ces pulsions ont pour fonction de maintenir l’organisme, de lier les énergies.
Les pulsions de mort font tendre l’organisme vers un état zéro, vers la destruction.
Attention à ne pas confondre la pulsion et l’instinct, qui est quelque-chose d’uniquement biologique.
Les fantasmes sont les manifestations des pulsions. Ils permettent de libérer la tension, de prévenir la frustration vis à vis de la réalité extérieure.
Le refoulement : un mécanisme de défense du psychisme
Lorsque la conscience ne peut accepter certaines pulsions, certains désirs, nous vivons un conflit entre la satisfaction et l’interdit.
Une stratégie de défense se met alors en place, qui fait passer ces « indésirables » dans l’inconscient, en les effaçant même de la mémoire.
Ils sont cependant toujours actifs et deviennent les moteurs cachés d’actes ou de comportements, qui remplaceront le plaisir interdit par un substitut tolérable. On voit dans ces refoulements, que la psychanalyse s’emploie à rendre conscients, les causes de névroses, de conduites inadaptées et problématiques.
Dans les conflits entre conscient et inconscient, on atteint l’origine d’un certain nombre de troubles psychiques médicalement inexplicables. Faire émerger ces conflits permet de les libérer.
Le conscient : c’est la capacité de se décrire, de se définir et de choisir.
Conscientiser, c’est agir sur nous-même pour nous transformer. On peut se percevoir, s’identifier, penser et se comporter de manière adaptée. La conscience, à la fois objective et subjective, elle est ce que l’on perçoit de soi, des autres et du monde.
L’inconscient : Ensemble des éléments psychiques incontrôlés.
L’inconscient, s’exprime dans les rêves, les pulsions, les fantasmes, c’est un formidable moteur d’énergie psychique créatrice.
Par exemple, nous perdons, deux jours de suite, les clefs de la maison ; ou encore, nous pouvons vivre des ratages amoureux multiples, comme refus inconscient de s’engager…
Sans en avoir conscience, nous pouvons aussi être animés par une culpabilité qui nous pousse à nous autopunir en ratant notre vie amoureuse ou sociale parce que, par exemple, nous avons intériorisé et interprété certaines injonctions ou désirs parentaux.
Au lieu d’envoyer un SMS à notre amoureux, nous l’expédions à notre ex que nous ne réussissons pas à effacer de notre mémoire.
Nous égarons l’adresse d’un rendez- vous professionnel dont dépend notre avenir matériel, mais qui ne satisfait pas notre créativité. Autant de rappels à l’ordre de nos vrais désirs. …Etc…
L’inconscient nous place face à une vérité dérangeante : des émotions, des fantasmes… Des idées que nous ignorons peuvent déterminer notre vie davantage que notre volonté.
A la fin du siècle, certains médecins commencent à soigner les malades mentaux par l’hypnose.
Selon le neuropsychiatre Boris Cyrulnik , toutes les techniques actuelles d’exploration du psychisme ont une dette envers Freud, « De chair et d’âme » (Odile Jacob).
L’inconscient : ami ou ennemi ?
L’inconscient ne nous veut ni bien ni mal. Nous en possédons un parce que notre moi refuse de laisser pénétrer dans la sphère consciente tout élément susceptible de nous heurter, de nous faire peur, de nous donner une trop mauvaise image de nous ou de ceux que nous aimons. Imaginons qu’une personne dangereuse veuille entrer chez nous. Nous allons la mettre à la porte – la refouler – et installer des verrous pour être sûr d’être bien protégé. Naturellement, elle ne sera pas d’accord et insistera pour signaler sa présence. C’est ce qui se produit avec les pensées et désirs refoulés dans l’inconscient. Ils ne sont jamais suffisamment réduits au silence pour se faire oublier. Et ils profitent du repos de la conscience – un moment de fatigue, le sommeil… – pour s’exprimer sous la forme de rêves, de lapsus, d’actes manqués. Ils surgissent quand nous nous y attendons le moins.
Dans l’optique Freudienne, les premiers désirs refoulés sont liés aux premières amours pour maman et papa auxquels nous devons renoncer pour grandir. C’est la raison pour laquelle il est difficile à certains d’accéder à une vie amoureuse satisfaisante.
C’est pour cette raison également que nous choisissons généralement, et sans nous en rendre compte, des partenaires qui ressemblent à nos parents, ou très opposés si les figures parentales sont négatives.
Pour Carl Gustav Jung à côté de l’inconscient individuel se tient, selon lui, un inconscient collectif qui nous relie à nos ancêtres.
Le travail transgénérationnel est aussi une investigation passionnante !
Nos ancêtres nous ont transmis bien autre chose que nos traits et nos gènes, et nous sommes parfois dans un processus de reproductions familiales et d’histoires familiales dont nous n’avons pas connaissance.
La compréhension et mise en conscience d’un processus transgénérationnel est très important dans le processus de libération de l’inconscient.
Une zone dans notre cerveau ?
« Les avancées des neurosciences, les sciences du cerveau, confirment les intuitions de Freud sur la réalité de l’inconscient, assure Boris Cyrulnik. Et les théories analytiques permettent aux neurobiologistes de mieux saisir ce qu’ils observent. »
De nombreux neurobiologistes vérifient ces hypothèses depuis plusieurs décennies.
Le développement de la neuropsychologie permet de mieux comprendre pourquoi nos conflits psychiques se traduisent si fréquemment par des maladies psychosomatiques, des douleurs physiques.
En effet, le cerveau traite les mots exactement comme les sensations physiques. Une trahison est ressentie de la même façon qu’un coup de poignard dans le dos. Cette analogie explique pourquoi, après un choc, nous pouvons nous mettre à souffrir de dorsalgies, de migraines ou de douleurs abdominales.
L’inconscient du corps
Les recherches actuelles le montrent : l’inconscient, ce n’est pas seulement « dans la tête », c’est toute une organisation psychocorporelle. Depuis la fin des années 1980, les neurobiologistes se penchent sur un deuxième inconscient, « cognitif ». Comme le décrit Boris Cyrulnik, il s’agit d’une mémoire purement corporelle, sans souvenirs, sans désirs secrets ni pensées honteuses. C’est grâce à lui que nous accomplissons les gestes du quotidien : nous laver les dents, sortir de chez nous, entrer dans sa voiture, rentrer, composer le code de sa carte bleue sans même nous souvenir des chiffres, automatiquement, sans y réfléchir.
Cet inconscient « corporel » explique aussi pourquoi sans le vouloir beaucoup d’enfants maltraités deviennent des adultes maltraitants. Ils ont intégré dans leur corps les gestes de la violence. Il peut également rendre compte des fausses allégations : une femme peut, par exemple, porter plainte « aujourd’hui » pour viol et éprouver le fait d’avoir été violée parce qu’elle l’a réellement été « dans le passé ». Son inconscient cognitif ayant conservé la trace du drame, il aura suffi que le sourire d’un homme dans le métro lui rappelle celui de son agresseur pour réactiver le drame.
Si nous voulons vraiment comprendre nos émotions, nos vrais désirs, sortir de la spirale infernale de l’échec et nous épanouir, il est urgent d’accepter d’écouter notre inconscient.
N.B. Ce texte de présentation de la psychanalyse comporte certains propos recueillis dans http://www.psychologies.com